LA
PPG
Article paru dans Triathlète magazine Numéro 201 - Janvier 2004
Pour la plupart d'entre vous, le mois de janvier se caractérise par la reprise d'un entraînement beaucoup plus structuré. Les triathlons sont encore loin, ce qui vous laissent quelques mois pour optimiser votre préparation. Les Soviétiques ont été les premiers à imposer le principe de périodisation, où se succèdent des cycles de travail composés d'exercices généraux puis plus spécifiques, en alternance. Les mois d'hiver, situés bien en amont du(des) cycle(s) compétitifs seront donc orientés vers une préparation physique généralisée, la fameuse PPG.
Une préparation physique généralisée bien conçue doit permettre le travail de toutes les qualités physiques, qui sont :
Cette phase prophylactique qui dure environ deux mois, doit permettre de construire les bases foncières, physiques, mentales afin de préparer l'organisme aux phases plus spécifiques qui suivront, ainsi que de préparer tous les systèmes (cardiovasculaires, musculaires, neuromusculaires et ostéo-tendineux). Cette PPG doit être construite afin de travailler prioritairement les points faibles du triathlète. Il faudra trouver le juste rapport entre travail technique (autre grosse dominante de ce cycle) et travail physique. Quelque soit le niveau de pratique, l'inefficience technique reste encore le principal facteur limitant, dans un sport cyclique comme le triathlon, où chaque action motrice est répétée des milliers de fois.
Comment mettre en place
la préparation physique généralisée ?
Le circuit training est la forme la plus souvent utilisée
pour la pratique de la PPG.
Cela nécessite peu de matériel et offre une forme en
général assez ludique.
On travaille en général en temps sur chaque atelier,
puis vient la période de repos mise à profit pour récupérer
et changer d'atelier.
Les possibilités sont infinies, seulement limitées par
le matériel disponible et votre imagination.
En général, une dizaine d'exercices est recommandée.
On travaille sur un nombre de répétitions précis, ou
pour une question de pratique, sur un temps fixe, si
l'on exécute le circuit en groupe (ce qui procure un
plus grand dynamisme). On peut démarrer le cycle en
20s/40s (20 secondes de travail/40 secondes de travail)
pour finir en 45s/15s en fin de cycle. Si l'on travaille
en ''temps'', attention à ne pas vouloir exécuter le
maximum de répétitions pendant la période de travail,
car souvent l'athlète escamote le mouvement, réduisant
l'amplitude, ou dégradation importante de la posture.
Chaque athlète doit arriver sur l'atelier en ayant une
connaissance parfaite de ce qu'il doit faire pour éviter
les pertes de temps.
Mieux vaut faire moins de répétitions, mais bien les
exécuter. (Prendre du temps sur les premières séances
pour apprendre les bons placements, où placer l'inspiration
et l'expiration, …). Une récupération plus longue, en
générale passive, intervient quand un tour de circuit
complet a été réalisé par l'ensemble du groupe. Puis
on recommence le circuit 1 à 5 fois suivant où l'on
se trouve dans le cycle de préparation physique généralisée,
et le niveau des athlètes qui y participe. Cela veut
dire concrètement qu'avec un échauffement d'une dizaine
de minutes et un retour au calme, la séance peut être
réalisée en 1h00.
Tous les modes de contraction peuvent être utilisés
lors du circuit training, on ne cherche pas forcément
à retrouver les conditions exactes de la pratique triathlétique.
En revanche, veiller à respecter un ordre chronologique,
du moins au plus sollicitant, afin de laisser une chance
aux fibres musculaires de s'adapter.
Isométrique, Concentrique, Excentrique. Puis vous pouvez
associer plusieurs type de contraction sur vos exercices.
Pliométrique, statodynamique,...
Après au niveau des muscles à solliciter, il y a plusieurs
possibilités, car lors de la réalisation d'un mouvement,
il y a contraction :
Une
priorité doit être accordée aux muscles de soutien, aux masses musculaires fragiles
et plus faibles, c'est un peu l'intérêt de la PPG.
En général : coiffe des rotateurs, rhomboïdes, jumeaux et soléaires, spinaux,
ischios jambiers, pour la plupart des triathlètes.
Proposition
de deux circuit training à effectuer chacun chaque semaine, pendant au moins
8 semaines.
On essaie de démarrer par les membres supérieurs pour migrer ensuite vers les
membres inférieurs pour favoriser une redistribution des masses sanguines spécifique
au triathlon.
CIRCUIT TRAINING 1
1) Deltoïdes faisceaux postérieurs
Buste parallèle au sol, les deux bras le long du corps, une haltère dans chaque
main, amener les deux bras tendus devant, sur l'axe des épaules.
2) Flexion avant bras sur bras coudes haut aux élastiques type nageur
Buste parallèle au sol, en restant les coudes haut, flexion de l'avant bras
sur le bras, travail premier appui en crawl.
3) Gainage spinaux statique
Allongé sur le sol, les bras tendus, décoller simultanément les bras et les
jambes du sol.
4) Coiffe des rotateurs
Debout, pieds écartés de la largeur des épaules, les bras le long du corps,
une haltère dans chaque main, amener les bras tendus au-dessus de la tête sur
l'axe des épaules.
5) Crunch
Allongé sur le sol, les pieds sur un banc, angle de 90° entre la jambe et la
cuisse et la cuisse et le tronc, procéder à un enroulement vertébral en décollant
les omoplates du sol.
6) Ouverture thoracique
Type pull over avec haltère.
7) Demi squat
Une barre chargée sur les épaules, fléchir les jambes jusqu'à ce que les cuisses
soient parallèles au sol.
8) Talon fesse
Courir sur place en talon fesse, en survitesse.
9) Elévations jambes tendues en pré-étirement des mollets
Une barre sous les épaules, cales sous les doigts de pied, pour être en pré-étirementau
niveau des mollets, monter les talons le plus haut possible.
10) Travail de pieds avec lattes à espacement croissant
Course progressive en démarrant en surfréquence pour finir en amplitude.
CIRCUIT TRAINING 2
1) Rowing haltère
Buste parallèle au sol, une haltère dans chaque main, procéder à des tirages
vers le haut en restant les coudes haut.
2) Abdominaux obliques
Allongé sur le dos, genoux pliés sur la poitrine, mains au niveau des oreilles,
amener le genou gauche vers le genou droit, et tendre dans le même temps la
jambe gauche.
3) Rotateur externe élastique gauche
Debout, de profil par rapport au point fixe, élastique de type nageur à la main
gauche, le coude gauche le long du corps, procéder à une abduction de l'avant
bras, pour travailler les rotateurs externes, par en mise en tension de l'élastique.
4) Rotateur externe élastique droite
idem de l'autre coté.
5) Grand droit de l'abdomen faisceau inférieur
Allongé sur le dos, jambes tendues à l'équerre, décoller le bassin par enroulement
vertébral.
6) Step
Monter alternativement jambe gauche/jambe droite sur un banc d'une hauteur de
50 cm environ.
Possibilité d'utiliser des haltères ou un gilet lesté.
7) Flexion du tronc avec medecine ball
Debout, de dos, le long d'un mur, amener le medecine ball au sol en restant
les jambes tendues, puis lui faire toucher le mur au-dessus de votre tête les
bras tendus.
8) Gainage
En appui sur les mains et les pieds, regard vers le plafond, tendre alternativement
les jambes en veillant à garder un alignement tête, épaule, bassin et pied.
9) Fentes avant
Debout pieds joints, effectuer successivement un pas en avant pour amener la
cuisse parallèle au sol, et étirer le psoas de l'autre jambe. Retour dynamique
à la position initiale.
10) Corde à sauter
Exercice classique de base.
Placez correctement l'inspiration et l'expiration (en général, on place l'expiration
sur l' effort.) A l'issu des huit semaines, ceux qui le désirent pourront enchaîner
sur un cycle de musculation plus classique.
Rodolphe Debureau